Nous sommes déjà ce que nous tentons de devenir…

Site officiel de Marie Dauphin

Nous sommes déjà ce que nous tentons de devenir…

Bonjour je m’appelle Marie Dauphin, 
je déteste ce qui est laid, j’adore ce qui est beau,
je fais tout à l’envers et je reviens de loin.
L’histoire commence… Je m’emmiel les pinceaux, lorsque j’arrive au monde, les anges ne m’ont pas soufflé le mode d’emploi… Inspirer ou expirer, je ne sais pas par quoi il faut commencer… déboussolée j’opte pour l’expiration… mauvaise pioche ….
A peine descendue du ciel, j’amorce déjà une remontée express. 
« My heart belongs to daddy »…. je lui dois la vie, à mon daddy à mon papa.
Toute violette comme une p’tite prune, je m’accroche au navire de ses bras avec toute la force de mes 2,4 kilos, pendant que l’ambulance m’emportait vers les urgences, vers toutes les urgences… que je devais vivre.

Mai 68 ma révolution, j’ai 4 ans …
Laissée seule une après-midi entière devant la porte fermée de ma grand mère, je fais mes premiers pas de comédienne chanteuse sur son paillasson où je me sens chez moi….alors que je suis à la porte
Je chante, je danse, j’invente mon spectacle où se mêlent chansons, narrations, danses… où je pleure et je ris en parfaite communion avec des spectateurs visibles de moi seule. 
Premier  vrai public mes grand parents.
Du haut de mes quatre ans je me plie en quatre au propre comme au figuré, Ma mission est claire : leur faire oublier la lourdeur des années leurs chagrins, la tristesse.
Les faire rire, les faire pleurer, les faire pleurer de rire.
Je chante à tue tête Brassens en ayant à cœur d’apprendre… par cœur uniquement les chansons qui ont le chic de mettre mal à l’aise les adultes et  bien malgré eux,  les faire rire. 
« Quand je pense à Fernande », « le gorille » pour réussir ma mission je n’ai aucune limite.
6 ans je quitte le monde de l’enfance….Les emmerdes commencent…
Je rentre à l’école affublée d’une profonde dyslexie ascendant dysphasie  pas franchement prise en compte à l’époque ni même diagnostiquées. Les fées sont là… tout va trop vite, je comprends rien, moi qui suis curieuse de tout… Je n’ai accès à rien…Ma seule porte de sortie : en rire, faire le clown, parler parler, parler tellement j’ai envie d’en pleurer.
J’écris tellement comme je l’entends, que l’on pourra même penser un moment que je suis sourde. Ce qui n’est absolument pas le cas, puisque je connais par cœur de nouvelles chansons ! 
Annie Cordy vient me donner un matériel de choix , pour mettre en scène à ma sauce, ‘’la bonne du curé’’ personnage incroyablement dérangeant, que je me fais une joie de servir à mes grands parents. 
Mission accomplie… j’ai la douce naïveté de croire fermement que cet ouragan décoiffant que je leur présente en chantant cette chanson, leur apporte de belles années bonus, sur notre caillou bleu. 
Je trouve formidablement jouissif de chanter en boucle ’’As tu vu Monté Cristo, non, j’ai vu monter personne’’ Ma nouvelle copine Miss dyslexie,  avec qui je dois apprendre à vivre dorénavrant adore cette chanson …
Elle et moi enchainons et malaxons les mots comme ils nous viennent naturellement sans queue ni tête connues de l’éducation Nationale…. 
Les mots tels qu’ils me sont enseignés ne correspondent à rien pour moi…alors je les griffe à ma manière.
Afin qu’ils puissent me dirent quelque chose, j’invente mes règles ce qui n’est absolument pas validé par l’académie qui m’honore, par le biais de mes maitresses, de zéros pointé rouges sanglants désespérés.
Mon imagination débordante  me sauve et comble les « beaucoup trop de lacunes » « élève indisciplinée » « n’assimile rien » qui jalonnent mes carnets de notes anxiogènes…Plus que jamais je fais le clown…
Parallèlement, sans que personne ne s’en aperçoive, Par le biais de ma grande sœur, il y a, Barbara.  je sens chez cette femme fantasmagorique une puissance de vie, de mort et de désirs entremêlés où la nostalgie est toujours en toile de fond. Elle me bouleverse.
Premier album de Maxime le Forestier le titre « Marie » me donne le sentiment qu’un homme me comprend et me console en chantant rien que pour moi les souffrance d’une petite Marie que Charlemagne à fait levé si tôt…

15 ans la sciure de la piste de l’école du cirque d’Annie Fratellini vient remplacer mon paillasson.
Ma mission : Echapper à la pesanteur. Légères les contorsions, les balles, les massues, … mais aussi je me renforce en prenant du muscle. Acrobate je marche comme un garçon, je blague avec eux, je crache le feu, très androgyne j’ai un accent Parigot relativement prononcé


18 ans mon paillasson de petite fille se transforme en plateau de télévision 
Jacqueline Joubert me choisit pour intégrer l’équipe de l’émission culte
« RécréA2 » Je coupe mes cheveux et devient un peu moins enfant des bois…Jacqueline Joubert veut que je chante les prochains génériques des dessins animés.. je ne veux pas., je  ne veux pa me ballader sur les plates bandesde la star de l’émission et devenir une Dorothée bis, ….Blonde pétillante… je ne serais jamais une Barbara, que je vénère toujours autant, je ne serais donc pas chanteuse un point c’est tout !
En fait je n’ai pas vraiment le choix, je chante…mais sans aucun plaisir.
La magie opère à mon insu les enfants me suivent je deviens vite la nouvelle grande sœur… et mon style androgyne me différencie naturellement des autres chanteuses déja en place (!) Les ventes s’affolent et me voilà sans aucune technique vocales à devoir assumer de grosses émissions…Ma bonne nature  est là,  ça fait la blague…On me suit, je ne sais pas pourquoi…

25 ans l’émission s’arrête et…..tout commence enfin pour moi…
Une fois les problématiques de respirations résolue, j’ai vraiment été moi de 0 à 6 ans….
J’ai développé un instinct de survie  Une foison de  pitreries et d’inventivité pour rester vivante et cacher les failles, l’incompréhension, la dyslexie, la différence, le cancre….
il m’a fallu vivre ces années de vedettariat non désirés, puis une longue traversée main dans la main avec moi dans mon désert pour que je puisse me retrouver, retrouver mon « paillasson » « mon chez moi à moi » sur  les scènes de théâtres, des cabarets, devant un public bien visible pour vivre enfin la vie qui me revient.
je m’appelle Marie Dauphin, je reviens de loin.